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Haiti is Awesome @ Foret des Pins

Haiti is Awesome @ Foret des Pins

Que faut-il savoir sur la Forêt des Pins et l’environnement en Haïti ?

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L’un des indicateurs les plus visibles de la vulnérabilité que connaît le pays depuis les années 60 est la dégradation progressive de l’environnement. C’est à partir de 1985 que cette situation a atteint, pour la première fois, un tournant extrêmement critique. La crise environnementale se manifeste, entre autres, par l’insalubrité des villes et surtout la coupe massive des arbres ; selon le PNUD, la couverture forestière du pays est estimée à moins de 2%. Peu de politiques publiques ont été définies par l’Etat haïtien afin d’améliorer les conditions environnementales et de protéger les zones encore boisées. Il faut néanmoins souligner l’existence de l’Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP), direction générale fonctionnant sous la tutelle du Ministère de l’Environnement qui est chargée de protéger la biodiversité et de gérer le Système National des Aires Protégées.

La grande forêt de Pinus occidentalis connue sous le nom de Forêt des Pins, une des surfaces placées sous le contrôle de l’ANAP, est à plusieurs égards un véritable château d’eau naturel pour le pays. Il s’agit de la deuxième région du pays la plus riche en biodiversité, avec plus de 5 000 espèces de plantes et une dizaine de sites attrayants. Située à une altitude de 1 500 à 2 674 mètres, la forêt favorise un écosystème nécessaire à la préservation des sols et à l’alimentation de divers points d’eau potable. Malheureusement, cet énorme parc naturel se trouve menacé par les mauvaises pratiques de la communauté locale composée d’environ 50 000 familles : en seulement 18 ans (1959-1977), la couverture forestière a enregistré une perte de 41%, passant de 17 093 à 10 095 ha. Pour subsister, les habitants de la région exploitent aveuglément les ressources de la forêt ; selon des enquêtes menées par des journalistes, 200 arbres étaient abattus quotidiennement en 2004.

Les arbres de la forêt sont abattus soit pour fabriquer des planches, du charbon de bois, ou pour servir de combustible. Une autre raison majeure qui explique la coupe des arbres est la production de bois gras pour allumer le feu, ce qui implique la calcination de la base des troncs ; le bois résineux est extrait pour être refendu en petit bois. De fait, les pins sont tellement fragilisés qu’ils finissent par mourir. Il arrive aussi que les paysans brûlent la forêt pour en faire des terrains agricoles. Si la dégradation continue à ce rythme-là sans qu’aucune décision forte ne soit prise, les spécialistes prévoient la disparition totale de la forêt dans 20 ans.

 

Pourquoi a-t-on tant besoin de ces arbres ?

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Les forêts et les arbres sont indispensables à la vie de l’homme, surtout dans les régions arides. Ils satisfont dans une large mesure à des besoins fondamentaux tels que l’alimentation et la pharmacopée. Outre ces utilisations pratiques, il faut également considérer les fonctions écologiques et culturelles des forêts. C’est notamment le cas pour la Forêt des Pins qui s’étend sur 6 communes, dont celle de Fond-Verrettes qui occupe environ les deux tiers de la superficie. 

Les arbres interviennent efficacement dans le cycle de l’eau, en termes d’infiltration et de répartition de l’eau dans le sol, de filtration et d’approvisionnement de réservoirs sous-jacents. Avec la photosynthèse, ils procèdent durant la journée à l’élimination du gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère. En outre, les systèmes hydrologique, pédologique et aquatique sont stabilisés grâce aux forêts et aux arbres qui réduisent les risques souvent meurtriers d’inondations, d’érosion, de sècheresse et d’éboulements. Plusieurs exemples peuvent être cités : la ville de Fond-Verrettes a été saccagée par des pluies torrentielles en 2004, de même que la ville de Mapou, occasionnant 1 200 morts et 1 300 disparus ; des pluies torrentielles ont aussi fait des milliers de victimes en 2010. L’enjeu est de taille, quand on sait qu’environ 2 millions de personnes vivent en aval de la Forêt des Pins, notamment une partie des habitants de Port-au-Prince. 

Un rapport de la Fondation pour le Développement du Tourisme (FONDTAH) indique que la Forêt des Pins offre de grandes opportunités sur le plan touristique. Vingt-sept sites écotouristiques ont été identifiés où il est possible de réaliser des activités telles que : l’observation de la nature, des randonnées équestres et pédestres, l’escalade en montagne, la spéléologie, le sport,  le thermalisme,  l’agrotourisme et l’artisanat. De telles activités doivent impliquer la population locale et représentent des alternatives économiques viables face à la déforestation.

Voilà tous les avantages que l’on risque de perdre si ces arbres venaient complètement à disparaître. De fait, il est impératif de sauver la Forêt des Pins dans les plus brefs délais, et de lui redonner son allure verdoyante d’antan.

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Comment peut-on sauver la Forêt des Pins ?

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Si l’on tient compte des principales menaces auxquelles fait face la Forêt des Pins et qui viennent d’être exposées, toute action visant à sauvegarder ce patrimoine commun doit passer par l’éducation. Ce n’est qu’une éducation environnementale qui permettra aux citoyens de prendre conscience de la gravité de la situation et de la nécessité d’agir. Des décisions doivent être également prises au niveau de l’Etat. En effet, il revient à ce dernier de règlementer l’exploitation des aires protégées du pays. Il doit du même coup renforcer les institutions responsables de la gestion des écosystèmes forestiers comme l’ANAP. Par ailleurs, il faut, d’une part, des actions allant dans le sens du développement durable en passant par l’amélioration des conditions de vie des plus vulnérables, et d’autre part, il faut des lois efficaces qui prévoient des sanctions pour la violation des principes de protection de l’environnement.

En dernier lieu, les habitants de la Forêt des Pins doivent pouvoir bénéficier des retombées économiques générées pas les parcs naturels et les attractions touristiques. Ils peuvent servir de guides touristiques, vendre des produits locaux, ou offrir des services de restauration. Quand ils auront réalisé que la forêt peut vraiment leur apporter un revenu, ils seront plus aptes à la protéger et à s’impliquer dans la sauvegarde du milieu naturel.

 

Comment une visite touristique peut-elle aider à protéger cette zone naturelle en Haïti ?

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L’écotourisme s’est imposé depuis plus d’une quarantaine d’année comme une démarche touristique engagée en faveur d’un développement durable visant à préserver la biodiversité et les ressources culturelles d’une zone naturelle. La sauvegarde de la Forêt des Pins peut passer par l’écotourisme. Le visiteur de la Forêt des Pins peut profiter de son séjour pour participer à la prise de conscience des enjeux culturels et environnementaux, partager ses expériences positives avec les populations hôtes, et apporter des financements directs nécessaires à la préservation de l’environnement.

En d’autres termes, la population locale peut concrètement bénéficier de la visite des touristes en réalisant les activités suivantes :

  • Visite guidée

  • Exposition et vente de produits agro-artisanaux

  • Restauration

  • Hébergement

  • Location de moyens de transport et de loisirs (motos, bicyclettes, chevaux, etc.)

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